Léonard L.

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Frites Alors, rue Crémazie


La neige me frappait le visage, des larmes non désirées coulaient le long de mes joues dues au vent froid. La rue Cartier était inondée de neige comme tous les toits de Montcalm. Mon frère voulait descendre encore une autre fois, mais moi, mon corps n'en était plus capable, la dernière descente s'étant soldée en de multiples tonneaux dignes des meilleurs films d'action américains. La neige froide s'était logée dans mon dos après que mon frère se soit servi de moi comme coussin d'atterrissage. Malgré tout, je me suis laissé emporter par l'énergie abondante de mon frère et j'ai décidé de descendre la butte quelques dernières fois.


C'est à l'heure du souper que ma mère est venue se garer dans le parking du Lucien-Borne. Tout mouillés et épuisés que nous étions,mon frère et moi imaginions un retour à la maison avec le classique chocolat chaud guimauve-cacao ,mais notre mère nous a surpris en tournant à droite sur la rue Crémazie. C'est alors que j’ai compris à quel endroit notre mère nous amenait souper ce soir, un de mes restaurants préférés, le Frite Alors.


Plus de cinq mois après une fermeture forcée par le gouvernement, ce petit restaurant local nous ouvrait ses portes pour la première fois depuis des semaines. Le serveur était fébrile de nous accueillir et nous étions ses tout premiers clients. Nous avons donc célébré cette nouvelle liberté qui nous était redonnée devant une de leur spécialité dont nous nous étions tant ennuyés, la poutine Frites Alors.